Laboratoire artistique temporaire
Depuis quelques années, j’élabore mes propres médiums artistiques vivants. J’observe la continuelle évolution du biologique et en traduis mon attachement 1.
Dans le cadre de l’exposition STUDIOLOW, je livre une partie de mes recherches. La salle d’exposition se transforme temporairement en laboratoire partagé où souches de bactéries, de champignons, de micro-algues, de blob coopèrent à la réalisation d’images, de couleurs, de supports... Ces micro-organismes deviennent alors des organismes compagnes2 avec lesquels je collabore. Notre travail matérialise les liens qui nous unissent au vivant. Il révèle la fragilité de nos écosystèmes. Il signifie la temporalité de l’organique. Ainsi les choses évoluent tout au cours de cette exposition : les images à la spiruline s’effacent peu à peu à la lumière, le papier bactérien se forme, le blob se propage, le champignon étend son hyphe ... D’une certaine façon, je souhaite que cette exposition nous permette d’explorer « la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme » 3 à partir des relations interspécifiques que nous nouons avec les êtres microscopiques et macroscopiques. Je rêve d’un plaidoyer vivant, une invitation à faire preuve de curiosité, première condition d’une survie collaborative.
1Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes, La décourverte, 1991 2 Donna Haraway, manifeste Cyborg, Magnan, 2002 3 Anna Lowenhaupt Tsing, Le Champignon de la fin du monde : sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, La découverte 2017